Voltaire avait du mal avec l’église au point qu’il a écrit son « Fanatisme, ou Mahomet le Prophète » pour s’attaquer aux hommes de l’église de son époque.
Comme il l’expliquait dans une lettre en 1742 : « J’ai voulu faire voir par cet ouvrage à quels horribles excès le fanatisme peut entraîner les âmes faibles conduites par un fourbe. Ma pièce représente, sous le nom de Mahomet, le prieur des Jacobins mettant le poignard dans la main de Jacques Clément [assassin du roi Henri III]. »
Pour passer la censure, il déguise le prieur dominicain en prophète musulman.
La rencontre de Voltaire avec le Coran et l’islam :
Il découvre le Coran grâce aux Anglais (dont il admirait le multiculturalisme) en lisant la traduction anglaise de George Sale, publiée en 1734.
Il a écrit à son ami Nicolas-Claude Thieriot :
« Il y a un diable d’Anglais qui a fait une très belle traduction du saint Alcoran. » George Sale fit précéder sa traduction d’une introduction dans laquelle il présente la vie du prophète ainsi que la composition du Coran. Il livre en outre une analyse de la doctrine coranique, doublée d’une histoire de la naissance et de l’expansion de l’islam. Finalement, le traducteur dépeint le prophète comme un chef charismatique aimé de son entourage, un sage législateur qui formula des lois adaptées à son peuple.
C’est cette image du Prophète qu’adopte Voltaire dans son Essai sur les mœurs et l’esprit des nations (1757), dans lequel il entend écrire une histoire universelle d’un nouveau genre, où la place de l’Europe et de la chrétienté serait réduite.
Dans son chapitre, « De l’Arabie et de Mahomet », qu’il consacre dix pages à la vie du Prophète. Voltaire campe le décor à peu près de la même manière que Sale : à l’époque de la naissance du Prophète, son pays défendait sa liberté contre les Perses et contre les princes de Constantinople.
Voltaire décrit les divisions qui minent ces empires et les conflits qui les opposent, faisant d’eux la proie facile de conquérants. Il raconte brièvement que le Prophète ﷺ, issu d’une famille pauvre, était au service d’une Mecquoise qu’il épousa, après quoi « il vécut obscur avec sa première femme Cadige jusqu’à l’âge de 40 ans ». Ce ne fut qu’alors qu’il déploya « les talents qui le rendaient supérieurs à ses compatriotes ».
Voltaire lui attribue une éloquence vive et forte, une physionomie heureuse et « l’intrépidité d’Alexandre, sa libéralité, et la sobriété dont Alexandre aurait eu besoin pour être un grand homme en tout ». « Conquérant, législateur, monarque et pontife, il joua le plus grand rôle qu’on puisse jouer sur la terre aux yeux du commun des hommes ».
Admirateur du Prophète ﷺ, Voltaire devint également chantre de la tolérance musulmane, qui contraste avec l’intolérance chrétienne.
Dans son Catéchisme de l’honnête homme, ou dialogue entre un caloyer et un homme de bien (1763), Voltaire imagine un dialogue fictif entre deux hommes qui se seraient rencontrés dans une rue d’Alep : un « caloyer » (moine grec) et un « honnête homme » qui ressemble étrangement à Voltaire lui-même. Le dialogue permet à l’honnête homme d’exprimer tout son scepticisme et tout son mépris pour l’Ancien Testament et le Nouveau. Quand le caloyer affirme que le christianisme est une religion de paix, l’honnête homme rétorque qu’en Europe, les chrétiens se méprisent et s’assassinent mutuellement. Le caloyer répond qu’il hait la persécution :
« Grâce au ciel, les Turcs, sous qui je vis en paix, ne persécutent personne. »
Et l’honnête homme de conclure :
« Ah ! Puissent tous les peuples d’Europe suivre l’exemple des Turcs ! »
Les chapitres de la vidéo :
0:00 Introduction
0:44 Voltaire : le chemin vers la philosophie
1:57 Son expérience avec l'Islam
4:00 Citation de Voltaire sur le prophète Mohamed
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