Alassane Dramane Ouattara, souvent désigné sous ses initiales « ADO », né le 1er janvier 1942 à Dimbokro, en Côte d'Ivoire, est un homme d'État ivoirien. Il est président de la république de Côte d’Ivoire depuis le 6 mai 2011.Économiste de profession ayant notamment travaillé au FMI, il est le premier à exercer la fonction de Premier ministre de Côte d’Ivoire, de 1990 à 1993, une période pendant laquelle il assainit les finances publiques du pays et relance l’économie au prix d’une politique de rigueur budgétaire. Il est élu en 1999 à la tête du Rassemblement des républicains (RDR), mais ne peut se présenter aux élections présidentielles de 1995 et 2000 à cause d'une modification du code électoral introduisant une clause d’« ivoirité ».
Candidat à l'élection présidentielle de 2010, il est élu président de la République avec 54 % des suffrages exprimés selon la Commission électorale indépendante et la quasi-totalité de la communauté internationale. Il exerce pleinement ses fonctions de chef d'État après l'arrestation par ses partisans du président sortant, Laurent Gbagbo, qui estimait avoir remporté le scrutin et refusait de quitter le pouvoir.
Après cette grave crise politique, il conduit une politique libérale et interventionniste relançant la croissance économique. Son administration investit notamment dans la réhabilitation d’infrastructures et encourage les investissements dans le pays. Alassane Ouattara est cependant critiqué pour sa gestion de l'armée et de la justice, accusées de perpétrer des exactions contre des proches de son prédécesseur et de se livrer à une « justice des vainqueurs ». La corruption reste par ailleurs importante.
Après avoir été réélu au premier tour de l'élection présidentielle de 2015 avec 84 % des voix, il annonce ne pas vouloir briguer un troisième mandat. Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est ainsi désigné candidat de la majorité présidentielle à l'élection présidentielle de 2020 mais meurt peu de temps avant celle-ci. Alassane Ouattara revient alors sur sa décision de quitter le pouvoir et l’emporte largement à l’issue d’un scrutin boycotté par l’opposition, réunissant 95 % des suffrages au premier tour. Après les élections législatives de l’année suivante, auxquelles l’opposition accepte de participer, il conserve sa majorité à l’Assemblée nationale.Alassane Ouattara est musulman d'ethnie mandingue[1].
Il est le fils de Dramane Ouattara, enseignant et commerçant prospère, et de Hadja Nabintou Ouattara (née Cissé). Il descend de l'empereur Sékou Oumar Ouattara (1665-1745), premier souverain de la dynastie des Ouattara de l'empire Kong, à cheval sur les actuels Mali, Ghana, Burkina Faso et Côte d'Ivoire[2],[3].
Il est père de deux enfants, issus d'un premier mariage avec l'Américaine Barbara Jean Davis : David Dramane Ouattara et Fanta Catherine Ouattara.
En 1985, il rencontre Dominique Nouvian, femme d'affaires qui gère notamment les propriétés immobilières du président Félix Houphouët-Boigny et de son homologue gabonais, Omar Bongo, au sein du groupe Aici. Il l'épouse le 24 août 1991, à la mairie du XVIe arrondissement de Paris, entouré d'amis de longue date tels que Jean-Christophe Mitterrand et Martin Bouygues[4],[5],[6]. De confession chrétienne, Dominique Nouvian a eu deux enfants d'un précédent mariage[7],[8].
Alassane Ouattara a un frère cadet, Téné Birahima Ouattara. Membre influent du RDR, celui-ci est élu maire de Kong en 2013, puis président du conseil régional du Tchologo en 2018. Il est ministre des Affaires présidentielles et s'occupe en particulier des services de renseignement et de la sécurité[9]. En mars 2021, Alassane Ouattara le nomme ministre de la Défense par intérim en remplacement d'Hamed Bakayoko[10].
Il a également un frère aîné, Gaoussou Ouattara, cadre du PDCI puis fondateur du RDR, qui est maire de Kong de 1995 à 2013[11], et une sœur, Aïssiata Ouattara, devenue maire de Gbeleban, le village de leur mère situé dans le Nord-Ouest[11]. Sa nièce, Nina Keïta, fille de Aïssata Ouattara, est la directrice générale adjointe de la Gestoci.Inscrit à l'Institut de technologie de Drexel puis à l'université de Pennsylvanie grâce à l'obtention d'une bourse, il obtient en 1967 un master en économie. Entré en tant qu'économiste au Fonds monétaire international (FMI) l'année suivante, il poursuit ses études et obtient un doctorat d'État en sciences économiques en 1972.
Un an plus tard, il intègre la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), dont il est vice-gouverneur de 1983 à 1984. Il retourne ensuite au FMI pour y occuper les fonctions de directeur du département Afrique à partir de novembre 1984, après quoi il devient, en octobre 1988, gouverneur de la BCEAO[12]. En 1994, il retourne au FMI en tant que directeur général adjoint.
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