1ère Catégorie - Lorient – 4 août 2018
Bagad Sonerien an Oriant – Lorient
Ordre de passage : 9 - Classement au concours : 8e (14,29)
Le bagad de Lorient présente sa nouvelle suite, «1746, le siège de Lorient», qui évoque l'un des épisodes les plus fameux de l'histoire de la cité, lorsque les troupes anglaises fraîchement débarquées refluèrent dans le plus grand désordre après que les tambours bretons eurent sonné la charge, au lieu de battre la chamade et la reddition. Cet événement est toujours fêté de nos jours, en octobre, sous le nom de Fête de la Victoire.
En 1746, les anglais assiègent Lorient, port de la puissante Compagnie des Indes. Au matin du 30 septembre, on aperçoit du haut de la tour de la Découverte une flotte de 54 navires. Les anglais débarquent le lendemain au Pouldu sous les ordres du Général Synclair. Ils se dirigent vers Lorient et établissent leur camp sur la lande de Lanveur. Synclair envoie un message aux lorientais : «Apportez les clés, sans quoi je brûlerai la ville et passerai les habitants au fil de l'épée» et bombarde la ville. Lorient riposte. Le siège s'installe jusqu'au 7 octobre, jour où le commandement de la ville décide de se rendre et fait battre la chamade en signe de reddition. Mais les tambours, bretons pour la plupart, ne comprennent pas l'ordre et au contraire, battent la charge. Les anglais, croyant à une sortie générale de la troupe lorientaise, qu'ils pensent (selon des renseignements obtenus de manière peu vertueuse auprès des filles de joie du pays) leur être bien supérieure, rembarquent sur leurs navires dans le plus grand désordre. Quand le parlementaire lorientais chargé de remettre la reddition arrive le lendemain, il trouve un camp vide. Lorient est sauvée ! Une joie immense s'empare de la ville qui, depuis, célèbre annuellement cet épisode sous le nom de fête de la Victoire !
Pour illustrer cet épisode de l'Histoire de la ville, le bagad Sonerien An Oriant débute sa suite par une marche, composée pour l'occasion et évoquant le débarquement anglais, puis une suite de gavotte du Faouët, aux thèmes traditionnels, illustrant les échanges entre les deux belligérants pendant le siège. Vient ensuite une ballade, «Reddition et chamade », composée par le bagad avant que les anglais ne prennent la fuite lors d'une suite de Laridés de Baud tirée du répertoire de différents chanteurs du Pays de Baud. Enfin, la victoire est fêtée, comme toujours à Lorient, par un kas a barh issu du répertoire de Louise Le Gall de Plouay.
Le Bagad Sonerien an Oriant
Le bagad de Lorient cultive depuis plus de 35 ans une musique d'inspiration traditionnelle bretonne, née de l'immense richesse des terroirs de Bretagne. A l'image de leur cité, dont l'histoire fut faite de voyageurs et de marins intrépides, les sonneurs de Lorient étoffent leur répertoire de métissages et d'influences plus contemporaines, aux confluences des époques et des territoires. De cette subtile alchimie est née la création « Meskaj » («mélange» en breton), qui réunit sur scène le bagad, des musiciens venus du blues et des danseurs traditionnels. Le bagad s'est aussi associé aux musiciens électro Sami Fatih et Raymon Lazer, pour un projet artistique audacieux présenté en trois épisodes lors des dernières éditions du Festival interceltique de Lorient. Interprète reconnu de la culture bretonne, Sonerien An Oriant se veut un passeur pour les nouvelles générations. Au sein d'un collectif de 150 adhérents, l'association attache donc une importance particulière à la formation, en lien étroit avec les enseignants professionnels de Sonerion. Le bagadig Dazont («L'avenir» en breton) prépare les sonneurs à l'accession au bagad, le bagadigan initie les plus jeunes à la musique d'ensemble dès le début de leur apprentissage. Après une saison 2017 exceptionnelle, qui a vu le bagad défiler sur la 5ème avenue à New York et la consolidation de sa place dans l'élite des bagadoù, Sonerien An Oriant veut poursuivre son aventure musicale au plus haut niveau, toujours en quête d'excellence et fort de ses valeurs d'amitié, de partage et d'humilité.
