Notre Intelligence Dévoilée - Les Pouvoirs Incroyables Du Cerveau [Documentaire Arte HD]
Voilà maintenant un siècle qu’Alfred Binet (1857-1911) a disparu et pourtant son nom est encore connu de tous les psychologues car il reste une figure incontournable de toute histoire de la psychologie (Nicolas & Ferrand, 2003, 2008). Nous nous devions d’honorer la mémoire de ce grand personnage de la psychologie pour au moins trois raisons :
1. il s’agit encore historiquement du psychologue français le plus connu au monde ;
2. il a été le fondateur de la revue L’Année Psychologique (AP) en 1894 ; 3. il a été l’inventeur de la première échelle métrique de l’intelligence. Mais l’œuvre de Binet est immense et une grande partie de ses travaux reste à redécouvrir (cf. Siegler, 1992) ; la commémoration de ce centenaire va nous permettre, à travers les articles qui seront publiés dans les différents fascicules de l’AP, de découvrir certains aspects oubliés de ses recherches. Dans la préface qu’il donne à une réédition de l’ouvrage de Binet Les idées modernes sur les enfants, Jean Piaget (1973) écrit ceci : « Alfred Binet passe en général pour l’homme des tests d’intelligence Binet-Simon, comme s’il n’avait guère fourni d’autres travaux ou, tout au moins, comme si c’était là sa contribution à la psychologie. Or, l’œuvre de Binet est au contraire remarquable… »
2Même si l’on trouve de très nombreux écrits sur la vie et l’œuvre d’Alfred Binet (pour les plus récents : Andrieu, 2009 ; Avanzini, 1999), c’est encore actuellement l’ouvrage déjà ancien de la psychologue américaine Théta Wolf (1904-1997) qui fait autorité (Wolf, 1973). Alfred Binet est né à Nice le 8 juillet 1857, trois ans avant la réunion du Comté niçois à la France, d’un père médecin et d’une mère artiste peintre. Il fait ses études primaires à la pension Nache et poursuit ses études secondaires au lycée de Nice (aujourd’hui lycée Massena).
Elevé par sa mère, dont il héritera son goût pour l’art comme en atteste son activité ultérieure d’écrivain de pièces de théâtre (cf. Binet, 1998 ; Carroy, 1993 ; Wolf, 1982), il vient avec elle à Paris en 1869 où il termine ses études secondaires au Lycée Louis le Grand. Après le baccalauréat, il obtient sa licence en droit (27 novembre 1878) et est admis au barreau de Paris (il donnera sa démission le 5 décembre 1884).
Il commence des études de médecine qu’il ne termine malheureusement pas mais se prend de passion pour la psychologie, une science toute nouvelle à l’époque. Le 14 août 1884, il se marie avec Laure Balbiani (1857-1922), la fille d’Édouard Gérard Balbiani (1825-1899), professeur d’embryologie au Collège de France. Deux filles sont nées de cette union, Madeleine (1885-1961) et Alice (1887-1938).
Ces filles seront connues plus tard respectivement sous les noms de Marguerite et Armande lorsqu’elles furent utilisées comme sujets d’expériences par leur père pour étudier le fonctionnement psychique des enfants. Une fortune modeste et son goût pour la vie paisible lui rendirent possible cette existence tout entière consacrée à la recherche (Bertrand, 1930). Et c’est ce qui explique la somme énorme de travail qu’il a fournie ; sa production scientifique fut quantitativement, après celle de l’allemand Wilhelm Wundt (1832-1920), une des plus importantes jamais réalisée dans le champ de la psychologie.
3Il est de coutume de diviser l’œuvre de Binet en trois périodes (Zuza, 1948) dont les délimitations n’ont certes rien d’absolu, mais que nous utiliserons pour la facilité de l’exposé : la première centrée sur la psychopathologie, à l’hôpital de la Salpêtrière ; la seconde sur la psychologie expérimentale,
au laboratoire de la Sorbonne ; la troisième sur la psycho-pédagogie, à l’école de la rue Grange-aux-belles. À ces trois périodes correspondent trois sujets d’étude majeurs dans le champ de la cognition, avec respectivement l’étude de la conscience, de la mémoire et de l’intelligence.
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