Perceval ou le Conte du Graal est le cinquième roman de Chrétien de Troyes. Sa date de composition est inconnue mais elle est souvent placée vers 1180 bien que d'autres médiévistes placent cette date en 1190. Le roman est dédié au protecteur de Chrétien, le comte de Flandre Philippe et raconte l'histoire de Perceval, jeune homme devenu depuis peu un chevalier redoutable, ayant pour but la « quête » (recherche) du Graal.
Chrétien de Troyes affirme avoir composé son texte d'après un manuscrit fourni par le comte Philippe. Le « conte », « roman » ou « poème » relate les aventures et les épreuves de plus en plus complexes affrontées par le jeune chevalier Perceval durant sa première partie, puis il s'intéresse à celles de messire Gauvain. Le roman se termine abruptement après 9 000 vers, manifestement incomplet. L'œuvre, restée inachevée, nous est connue par quinze manuscrits ou fragments1. Par la suite, d'autres auteurs ont ajouté jusqu'à 54 000 vers (voir ci-dessous, « Continuations »). Perceval est le
Le roman de Perceval est conservé dans quinze manuscrits : sept sont à la Bibliothèque nationale de Paris, deux à Londres et un manuscrit dans chacune des villes de Florence, Berne, Montpellier, Mons, Clermont-Ferrand, et Édimbourg. La situation des manuscrits est telle qu'il est impossible de dresser un stemma permettant de voir quels sont les liens de filiation que l'on pourrait établir entre eux
Quoique Chrétien ne l’ait pas achevé, son roman a exercé une énorme influence sur le monde littéraire du Moyen Âge. Perceval a fait connaître le Saint Graal à une Europe enthousiaste et toutes les versions de l’histoire du Graal remontent à lui directement ou indirectement. La plus célèbre des versions issues de Chrétien de Troyes est le Parzival de Wolfram von Eschenbach, l'une des plus grandes œuvres littéraires de l’Allemagne médiévale. L'œuvre de Wolfram a inspiré deux opéras à Richard Wagner : Parsifal et, de façon moins directe, Lohengrin. Un autre personnage dérivé de Perceval est le Gallois Peredur, fils d’Efrawg, héros d’un des trois romans gallois associés au Mabinogion.
La Première Continuation a ajouté au roman de 9 500 à 19 600 vers, selon les versions. Elle a été autrefois attribuée à Wauchier de Denain et c’est pourquoi on l’appelle parfois encore Pseudo-Wauchier. Il est probable que la première version de ce texte ait été composée par plusieurs auteurs2. Il existe une version courte, une longue et une mixte. La courte est la plus ancienne et la plus détachée du texte de Chrétien. La version longue aurait été composée par la suite et la version mixte est une composition hybride entre les deux autres versions. Roger Sherman Loomis croyait que cette continuation représentait la vraie tradition du Graal, qui aurait été
sensiblement différente de la représeSelon Philippe Jouët, l’épisode central de la présentation du Graal et des questions que Perceval n’a pas posées seraient la trace d’un verbal contest de passage de l’année. Le roi méhaigné représentant un cycle temporel et politique à son déclin et le Graal un récipient nourricier lié à la partie diurne de l’année. La faute de Perceval serait alors de ne pas avoir su assurer le renouvellement du cycle et symboliquement le rétablissement du Roi pêcheur et de sa terrentation qu'en a donné Chrétien[réf.
nécessaire]. Cette Première Continuation reprend l'histoire sans interruption directement là où Chrétien l'a laissée et est centrée sur les aventures de Gauvain et d'autres chevaliers de l'univers arthurien. Toutes les versions comportent six « branches » plus ou moins reliées et qui seraient inspirées de contes indépendants préexistants à la composition de cette continuation : « Guiromelant » (qui termine l'épisode amorcé dans le livre de Chrétien), « Brun de Branlant » (qui raconte une guerre du roi Arthur contre un vassal rebelle), « Caradoc » (qui raconte l'histoire de Caradoc Briebras, qui est le fils illégitime d'un enchanteur qui a dupé le roi Caradoc de Vennes pour coucher avec sa femme, Dame Ysaive), « Castel Orgueilleux » (qui raconte un tournoi entre les gens d'un château et ceux du roi Arthur), « Gauvain au château du Graal », puis « Guerrehet » (qui raconte comment Guerrehet (souvent appelé Gaheris) a été humilié par un petit chevalier lorsqu'il a osé entrer dans un jardin par une fenêtre sans y avoir été invité)3. Comme cette continuation ne retourne pas aux aventures de Perceval et que Gauvain ne réussit pas l'épreuve du Château du Graal, elle ne propose pas de fin à proprement parler pour le texte de Chrétien
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