(Captation intégrale 2 caméras)
Cette pièce écrite au XVIe siècle nous plonge dans les événements de la Saint-Barthélémy : le massacre des protestants par les catholiques en une nuit d’horreur qui s’est ensuite répandue sur tout le territoire français. Comment se fait-il qu’elle nous interpelle encore aujourd’hui, en ce début du XXIe siècle ?
Ne sommes-nous pas entrés dans le monde de la raison, couplé à l’économie de marché, au règne du droit, à l’interdépendance économique ?
On a oublié les comportements humains qui ne relèvent pas de l’économie : l’attachement à la nation, à l’ethnie, à la religion, le patriotisme de puissance, le désir de violence.
Tout cela nous revient en force aujourd’hui. La religion est à nouveau brandie comme un étendard masquant ce qui est en jeu réellement : LE POUVOIR ; la lutte acharnée pour le pouvoir.
Massacre à Paris nous fait vivre “en direct” cette lutte.
La nature des personnages de Marlowe exige des acteurs ardents, capables de retransmettre la nécessité impérieuse d’exister qui traverse ces gures exaltées, des acteurs prêts à dégainer la langue tranchante de l’auteur pour habiter l’état d’urgence de cette période trouble et périlleuse du XVIe siècle.
Faire entendre ce texte dans toute sa limpidité sera l’enjeu prioritaire.
« ...la parole y est concrètement de l’information, drôle ou effrayante, à saisir sur le vif par le public, dans l’immédiat de sa profération » écrit le traducteur Pascal Collin.
La musique, dans notre restitution est le pouls de la tragédie, mesure du temps, elle cherche à ouvrir des espaces sonores pour rendre au spectateur toute sa liberté, créée en live par Michel Doneda, elle sera la respiration du spectacle. Elle dialoguera par endroit avec le chant de Diane Launay.
On oubliera l’illusion.
Notre proposition montre le théâtre en train de s’inventer en direct ; la sobriété voulue d’une mise en scène qui renonce aux effets super us et réduit l’accessoire, est ajustée à la nudité d’un texte à l’ef cacité quasi informative. La littérature s’efface ici devant le constat des tueries.
1572/2016 : une tragédie documentaire sur les péripéties sanglantes et marécageuses du pouvoir, et un ton d’une étonnante modernité.
mise en scène : Marie-Angèle Vaurs, assistant : Kaf Malère
avec Sophie Berneyron Jean-Marie Champagne Diane Launay, Carol Larruy, Jacky Lecannellier, Michel Mathieu, Alex Moreu, Maxime Oesterlé, Fabio Ezechiele Sforzini, Quentin Siesling
• création musicale et interprétation en direct : Michel Doneda
• chant : Diane Launay
• scénographie : Michel Mathieu
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