[ Ссылка ] La Banque centrale européenne est l'un des acteurs-clé du drame qui se joue autour de l'euro. Quel est exactement son rôle ? Contribue-t-elle à la crise ou sait-elle comment nous sortir de cette pagaille ? Dans cette édition de I talk, nous recevons l'ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet.
Première question de Clara, Bruxelles :
"En tant qu'ex-président de la Banque centrale européenne, vous sentez-vous responsable de la crise ?"
Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne :
"Bien entendu, quand on a une responsabilité importante, on doit l'assumer pour toujours. Nous avons été et nous restons extrêmement fidèles à notre mandat, notre mission d'apporter la stabilité des prix : c'est une condition - non pas une condition suffisante, mais nécessaire - pour établir la stabilité financière. Je dois dire également que nous avons dû faire face à une crise mondiale. La BCE a été la première à réagir immédiatement en prenant des mesures "non standard" - des mesures "non standard" très audacieuses - sans jamais oublier que notre premier mandat, c'est la stabilité des prix."
Alex Taylor :
"Y a-t-il eu un problème de communication ? Peut être que la BCE n'a pas donné assez d'explications claires aux populations et aux gouvernements."
Jean-Claude Trichet :
"Je ne crois pas. Nous avons affirmé avec force et avec une grande clarté que chacun devait respecter le Pacte de stabilité et de croissance. Nous avons été en conflit avec plusieurs gouvernements, dont le plus important en Europe, en 2003 et en 2004. Nous avons constamment souligné qu'il était absolument nécessaire de surveiller de très, très près les indicateurs de concurrence et pour parler clairement, je pourrais citer un certain nombre de moments où nous avons eu de très, très gros problèmes avec les gouvernements."
Une question envoyée par un internaute en République tchèque :
"Comment les pays européens pourraient-ils assainir leurs finances alors que dans la logique du dogme néolibéral, on leur demande d'adopter des mesures d'austérité rigoureuses qui réduisent fortement leurs recettes ? N'est-il pas vrai qu'avec les privatisations, les dérégulations et la faiblesse des impôts sur les sociétés, les budgets des Etats sont privés de ressources-clé - de leur revenu - et entraînés dans la spirale vicieuse de la dette ?"
Alex Taylor :
"Le discours a changé. Avant, on parlait sans cesse d'austérité et aujourd'hui, on évoque la croissance. Cela rend les choses confuses pour les Européens, non ?"
Jean-Claude Trichet :
"Non, pour moi, les choses ne sont pas confuses. Quand vous êtes aussi solide et raisonnable que possible concernant votre budget et votre compétitivité, vous n'avez aucun mal à affronter les difficultés passagères. Parmi les économies avancées, les pays qui se sont les mieux comportés avant la crise ont agi de manière remarquable. Dans la zone euro, je pourrais citer l'Allemagne : elle a fait baisser son taux de chômage pendant la crise parce qu'elle était dans une très bonne posture grâce à sa politique fiscale, mais aussi en matière de compétitivité. Ce n'est pas à cause de la chance mais c'est parce qu'un gros travail a été fait. Je pourrais également citer l'exemple du Canada qui se comporte totalement comme il le faut depuis le déclenchement de la crise, malgré sa grande proximité avec les Etats-Unis qui ont été l'épicentre de la première phase de la crise. Là encore, c'est parce que les Canadiens ont fait ce qu'il fallait aux plans macro-économique et fiscal."
Autre question, cette fois posée par un téléspectateur italien :
"Je suis membre d'un syndicat dans le secteur des transports. J'aimerais savoir pourquoi au niveau européen, les décideurs ne portent pas assistance aux pays en difficulté pour qu'ils règlent leurs problèmes de dette en émettant des eurobonds."
Jean-Claude Trichet :
Retrouvez nous sur :
Youtube [ Ссылка ]
Facebook [ Ссылка ]
Twitter [ Ссылка ]
Ещё видео!