L’homme n’a pas toujours été un bâtisseur. Aux temps ou sa survie dépendait de la chasse, il était nomade et se contentait pour s’abriter dans des cavernes ou des refuges précaires dans les forets. Mais lorsqu’il Ya quelque neuf ou dix milliers d’années, il découvrit l’agriculture, il put, pour la première fois, s’offrir le luxe d’une habitation fixe. Dès lors l’architecture est née.
Ses premiers progrès furent lents. Les fondements de l’architecture devaient s’apprendre par des essais et erreurs ; il fallait inventer les outils et les fabriquer, trouver les matériaux et les transporter, acquérir une technique et la développer.

Certaines civilisations progressaient régulièrement et résolvaient leurs problèmes au fur et à mesure qu’ils se posaient. D’autres se voyaient arrêtées, parfois pour des siècles, faute de posséder ou maitriser quelques éléments indispensables :la roue, ou la fonte du fer, ou beaucoup plus tard l’arc. Peu à peu, cependant, le processus s’accéléra l’homme se découvrit un talent naturel des bâtisseurs. Le même instinct qui pousse l’enfant ; presqu’avant de savoir marcher, à empiler des blocs, conduisit l’homme à tenter des expériences de plus en plus audacieuses. Des nouveaux défis appelaient de nouvelles réponses et le temps amenait une augmentation croissante des connaissances.

Entre temps ; l’architecte était devenu un artiste. Il s’était rendu compte que, si brillant que fut le travail des peintres, sculpteurs, stucateurs et mosaïstes qui embellissaient son travail une fois terminé, la beauté ainsi créée était essentiellement décorative et superficielle. Il réalisa que les artistes utilisaient ses structures de base comme un canevas ou, au mieux, comme une ossature destinée à mettre leur propre virtuosité en valeur. La véritable beauté architecturale était essentiellement différente et une œuvre réussie avait quelque chose de plus abstrait. Pour faire de la bonne architecture, il fallait que la qualité vienne des lignes, des proportions et des perspectives du bâtiment lui-même, celui-ci devait révéler au spectateur une logique interne à laquelle était subordonné chaque détail, relié de manière spécifique à chacun des autres et à l’ensemble.
Cette logique interne était évidemment, dans une certaines mesure, mathématique ; mais pas entièrement. Les Grecs du 5eme siècle avant jésus christ ; qui découvrirent les lois de l’harmonie architecturale mieux qu’aucun peuple avant ou après eux ;ils savaient que l’œil humain est non seulement faillible mais aussi crédule ;pour obtenir de meilleurs résultats ,l’architecte devait apprendre à se concilier ces dispositions et à en tirer parti à son avantage. De là vient l’invention de l’entasis ; une technique d’architecture qui consiste à bomber légèrement le fut des colonnes.
en effet, pour compenser l’effet d’optique qui fait paraitre concave une colonne strictement rectiligne, les grecs créèrent délibérément une enflure au milieu de leurs colonnes, et l’artifice se révéla si profitable qu’il se vit ensuite étendu aux lignes horizontales.
l ne suffit pas que l’architecte construise un beau bâtiment comme un peintre pourrait exécuter un tableau ou un musicien composer une symphonie ;le travail de l’architecte doit aussi répondre au but pour lequel il a été conçu. Si ce n’est pas le cas, si momentanément, les considérations esthétiques l’emportent sur les considérations pratiques, au point que l’édifice, dans une certaine mesure ,manque son but ;il cesse par-là même d’être un travail architectural. Il n’y a pas de grande architecture qui ne soit aussi une architecture réussie ;
Cet aspect fonctionnelle fait de l’architecture la moins apprécie des arts cela et aussi l’abondance ,la trop grande abondance d’œuvres .Nous avons,en effet,besoin d’architecture pour vivre ,nous en voyons partout et tous les temps autour de nous ;et parceque nous en voyons tout le temps autour de nous,nous avons tendance à ne plus la voir.nous la considérons comme allant de soi,mais notre sensibilité ne réagit pas devant elle de la même manière que lorsque nous nous trouvons devant une peinture ou une sculpture.Et c’est si fort bien ainsi. Peu de gens ont la chance d’habiter dans des villes vraiment belles comme Rome, Venise ou Bath. Pour ceux d’entre nous sont obligés de vivre entourés d’une foule de bâtiments médiocres ou même atroces, une certaine atrophie du sens esthétique devient, en l’occurrence, aussi bénéfique qu’inévitable. Mais cela ne signifie pas que nous ne puissions, quand nous le voulons, affiner ce sens. Le fait qu’il y'a tant de mauvaise architecture autour de nous ; rend plus extraordinaire encore l’apparition d’un bâtiment remarquable à un endroit où on s’y attend le moins.

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