Thérèse de Jésus (1515-1582), mieux connue sous le nom de #ThérèsedAvila, chercha Dieu dans le château intérieur de son âme en prenant la porte de l’#oraison. Elle entre au carmel de l’Incarnation d’Avila à l’âge de 20 ans et découvre qu’en se recueillant, elle fixe son attention en Dieu qui la comble par son amour et sa paix. L’oraison devient le lieu de l’amitié et de l’intimité avec le Christ dont elle se sait aimée. Distraite par des amitiés mondaines, elle abandonne l’oraison pendant une douzaine d’années. Elle y revient en lisant les Confessions de saint Augustin. La fécondité de son expérience va s’exprimer par des fondations de nombreux carmels et par l’écriture.
Thérèse distingue l’oraison vocale de l’oraison mentale, mais précise que nous avons besoin de l’une et de l’autre pour grandir dans la connaissance et l’amour du Christ. Ce n’est pas d’avoir la bouche ouverte ou fermée qui fait que nous sommes en #prière, mais d’avoir le cœur entièrement occupé de Dieu. Il y a oraison, qu’elle soit vocale ou mentale, lorsque l’esprit et le cœur sont appliqués à ce que nous disons et faisons.
Si Thérèse reconnaît l’utilité de la prière vocale, qui peut aussi mener à la contemplation par la grâce de Dieu, elle va surtout recommander l’oraison mentale, silencieuse. Elle en parle en termes d’amitié, d’entretien, de réciprocité amoureuse, de pont entre Dieu et elle. Pour faire des progrès dans l’oraison, écrit-elle, « l’essentiel n’est pas de penser mais d’aimer beaucoup; ainsi donc, attachez-vous de préférence à ce qui enflammera davantage votre amour » (Le Château intérieur IV, 1, 7).
Il y a une grande liberté dans la pratique de l’oraison thérésienne. Pour bien se préparer à l’oraison, elle suggère trois points : « Le premier est l’amour mutuel; le deuxième, le détachement de tout ce qui est créé; le troisième, l’humilité véritable » (Chemin de perfection 4, 4). Lorsque le pont de l’oraison repose sur de telles fondations, nous sommes bien disposés à recevoir l’eau vive que le Christ veut nous donner.
L’oraison de recueillement
Une image, un livre, la méditation d’une scène de l’Évangile, un simple regard porté vers Jésus ne sont que des moyens qui nous préparent à l’intériorité, au silence intérieur, à l’oraison de recueillement. Ainsi, nous disposons-nous à l’oraison par sa propre volonté, en fermant les yeux.
Cette voie différente de la méditation convient aux personnes qui n’ont plus d’attrait pour méditer. Elles ne se représentent plus rien, ne fixent plus leur esprit sur un mystère quelconque, mais restent inactives, souvent dans la sécheresse, présentes à la Présence. C’est une oraison de simple regard qui prépare à l’oraison surnaturelle, à cette attention amoureuse et silencieuse au Christ qui conduit au Père.
Le recueillement n’est pas un but en soi, mais un moyen pour rencontrer Dieu à l’intérieur de soi. On ne cherche pas les grâces de Dieu, mais le Dieu des grâces. On entre en intimité avec lui comme avec un ami. Thérèse appelle cette prière l’oraison mentale, pour la distinguer de la prière vocale. Mais le mot « mentale » est ambigu. Cette oraison n’est surtout pas affaire de tête et d’intelligence, mais de cœur.
L’oraison surnaturelle
L’oraison surnaturelle est un don. Le Christ nous recueille en lui et nous partage l’eau vive de la contemplation. Cette action de Dieu commence à la quatrième demeure du château intérieur de l’âme. Pour Thérèse, cette oraison est synonyme de contemplation. « J’appelle surnaturel ce qui ne peut s’acquérir ni par acte ni par effort, quelque peine que l’on prenne pour cela. Quant à s’y disposer, oui, on le peut, et c’est sans doute un grand point » (Les Relations 5, 3).
De l’oraison de recueillement, la personne passe à l’oraison de quiétude où la volonté s’unit à celle de Dieu, sans que l’intelligence n’y comprenne quoi que ce soit. Tout cela se vit dans la solitude et s’accomplit dans la douceur, où, sans paroles, le cœur brûle d’amour. C’est le repos en Dieu.
La sainte utilise le symbole de l’eau pour illustrer la progression dans l’oraison. Pour recevoir l’eau vive de la contemplation, elle trouve quatre manières d’arroser le jardin de l’âme. Ce sont autant de degrés ou d’étapes dans la vie d’oraison.
Extrait d'un article de mon blogue: [ Ссылка ]
Pour aller plus loin:
La prière chrétienne, guide pratique (Presses de la Renaissance) [ Ссылка ]
Henri Caffarel, maître d'oraison (Cerf) [ Ссылка ]
[ Ссылка ]
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