En décembre 1959, le général Charles de Gaulle déclare que : « L’indépendance réelle, totale, n’appartient en réalité à personne. Il n’y a pas de politique possible sans coopération. Il n’y a pas, si grand et si puissant qu’il soit, d’Etat qui puisse se passer des autres ».
C’est dans ce contexte qu’il consentit à octroyer l’Indépendance aux Etats d’Afrique noire d’expression française, particulièrement le Gabon, le 17 août 1960. Celle-ci avait pour projet d’assurer la continuité de sa politique, son complice d’intérêt, Léon Mba, programmé pour être le président de la République Gabonaise.
À cheval sur l’équateur, avec une population d’environ 300.000 habitants, le Gabon en 1960 est un État d’Afrique centrale de 267.667 km², couvert à 85 % par la forêt équatoriale et qui, dispose déjà également de nombreuses richesses du sous-sol, à l’instar du pétrole, du manganèse, de l’or, du nickel, du phosphate, de l’uranium.
Du 17 au 20 février 1967, un jeune officier militaire gabonais, le lieutenant Jacques MOMBO, formé à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en France réussit un coup d'État contre le dictateur président Léon Mba, avec le soutien de 149 militaires gabonais, à l'instar du lieutenant Valère ESSONE, des sous-Lieutenants Daniel MBÉNÉ Mbéné et Daniel ONDO-ÉDOU.
Cette prise de pouvoir par la force, sans effusion de sang "est consécutif à la dissolution de l'Assemblée nationale par Léon Mba, le 21 janvier 1964. Outre Léon Mba, le président de l’Assemblée nationale, Louis BIGMANN et plusieurs ministres sont manu militari arrêtés, "à l'exception de Gustave ANGUILÉ, qui se rendit aux mutins par solidarité, et du vice-président Paul Marie YEMBIT Yembit qui se trouvait" chez lui à NDENDÉ.
"Les mutins occupèrent la présidence de la République, la maison de la Radio et certains autres lieux stratégiques sauf l'aéroport. Le 18 février et la nuit suivante (du 18 au 19 février) tout le pays et la capitale étaient restés très calmes. Il n' y eut aucune réaction des chrétiens ou du peuple. Dans la journée du 18 février certains commerces et administrations avaient même ouvert (...)
Cependant, "le coup d'Etat prit des proportions dramatiques et populaires avec l'intervention militaire française. Contrairement a ce qui s'était passé dans les autres anciennes colonies françaises où avait eu lieu des coups d'Etat, la France avait décidé d'intervenir au Gabon pour rétablir Léon Mba. Elle le fit sur une décision directe du Général Gaulle." Pour le président français, Charles de Gaulle «étant donné les accords que nous avons avec le Gabon, nous ne devons pas laisser quelques militaires mutinés se saisir du Président de la République dès lors que nous avons des troupes sur place et dans la région [...] Nos forces, avec le concours ou l'appui d'éléments militaires gabonais restés dans le devoir, doivent assurer la sécurité du président Léon MBA et, d'abord, le libérer. »
"Cette note du Général de Gaulle à Jacques Foccart, secrétaire général de l'Elysée chargé des affaires africaines et malgaches, montre l'implication, au plus haut niveau, de la France lors du Coup d'Etat au Gabon en 1964. Néanmoins, le gouvernement français avait besoin d’une requête du régime avant d’intervenir militairement. C’est Paul Marie YEMBIT que les putschistes oublièrent d’arrêter qui signa cette demande. Ainsi, les troupes françaises, placées sous le commandement du Général Kergavarat et arrivant des bases françaises de Brazzaville, Bouar et Dakar, débarquèrent à Libreville dans la nuit du 18 février. Le 19 février au petit matin, les troupes françaises lancèrent l'assaut contre les positions des putschistes. L'affrontement militaire fut surtout rude au camp Baraka où les mutins commandés par le Sous Lieutenant Ondo Édou avaient tenu tête aux troupes françaises. Les mutins enregistrèrent de lourdes pertes avant de déposer les armes et libérer les prisonniers politiques qu'ils détenaient en otages. Le 19 février vers 17 heures les mutins positionnés à la présidence de République commandé par le Lieutenant Jean Essone se rendirent aussi. L’affrontement entre militaires français et putschistes gabonais se déroula en une journée. Au total, d'après les différentes sources il y eut 18 morts chez les mutins et un du côté français. Léon Mba, qui avait été conduit, par les mutins, à Lambaréné fut ramené à Libreville dans la nuit du 19 au 20 février. Tous les prisonniers politiques du Bloc démocratique gabonais (BDG) furent libérés et ils retrouvèrent leur fonction. Ils furent remplacés en prison par les mutins, notamment les 3 membres du comité révolutionnaire restés en vie et par les membres du gouvernement provisoire et éphémère dirigé par Jean Hilaire AUBAME."
Quelle souffrance Gabon.
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