Huit ans après l'annonce de sa fermeture, la plus ancienne centrale nucléaire française va finalement débuter sa mise hors service. Démarrée en 1977, la doyenne des centrales françaises en activité aura connu six présidents de la République, de Valéry Giscard d'Estaing à Emmanuel Macron, en passant par François Hollande, qui scella son sort en promettant sa fermeture dès 2011 lors de sa campagne pour la présidentielle de 2012.
Près d'une décennie après la promesse de François Hollande, le réacteur n°1 de la centrale alsacienne doit être mis à l'arrêt à 02H30 du matin samedi, avant le n°2 le 30 juin. Ces dates ont été entérinées mercredi, avec la parution au Journal officiel d'un décret qui "abroge l'autorisation d'exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont EDF est titulaire". Une "première étape dans la stratégie énergétique de la France", a salué Matignon.
Déjà réclamée par l'Allemagne, tout comme par des cantons suisses voisins, cette fermeture a connu différents remous. La fermeture avait été confirmée en 2017, par la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal. Le décret d'avril 2017 actant la fin de Fessenheim lors de la mise en service du réacteur pressurisé européen (EPR) à Flamanville sera annulé en octobre 2018.
Un report est annoncé fin 2018 par Emmanuel Macron. Pour l'été 2020, cette centrale fermera malgré les retards de l'EPR. À l'occasion de cette "retraite", voici quelques archives à propos de Fessenheim.
Construite à proximité de la Suisse et de l'Allemagne, dans la commune de Fessenheim Haut-Rhin (Alsace), cette centrale se situe à proximité de plusieurs villes : Mulhouse, Bâle et Fribourg.
En 1984, la bourgmestre de Huy, Anne-Marie Lizin avait d'ailleurs visité le site nucléaire alsacien. Accompagnée par des membres de la sécurité nucléaire locale de Tihange, elle était venu observer les procédures de sécurité développées.
Divers incidents ont eu lieu dans les années 90 et 2000. Ces éléments font qu'elle a connu de nombreuses manifestations, depuis 1986 et l'accident de Tchernobyl. De plus, Fessenheim se trouve sur une plaque de forte activité sismique, ce qui a déjà provoqué plusieurs tremblements de terre de faibles ou moyennes magnitudes.
Soucis techniques, erreurs humaines ou conditions météorologiques, la doyenne des centrales nucléaires française a connu beaucoup d'incidents : le manque d'eau qui sert comme liquide de refroidissement suite à une vague de chaleur, des vannes fermées par erreur, ou encore des plaintes concernant la vétusté des réacteurs.
Depuis 2012 des incidents et arrêts se produisent suite à l'âge avancé des deux réacteurs. La répétition des problèmes a commencée à être pointée du doigt, notamment par Greenpeace.
En 2013, l'ONG avait établi une liste de cinq centrales nucléaires françaises à fermer en priorité, dont celle de Fessenheim. La catastrophe de Fukushima, arrivée deux ans plus tôt, avait rappelé la possibilité d'accidents nucléaires. En 2016, à l'occasion des 30 ans de la catastrophe, des militants anti-nucléaires avaient protesté pour exiger la fermeture de Fessenheim décrite comme très vétuste.
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