Aiguèze est une commune française, située dans le département du Gard en région Languedoc-Roussillon.
Depuis la Révolution, qui lui fit perdre les terroirs des communes actuelles de Laval-Saint-Roman dans le Gard et de Saint-Martin-d'Ardèche en Ardèche, la commune est en grande partie constituée de bois et de garrigues en bordure du vaste plateau urgonien (altitude moyenne 300 à 400 m) que trouent les Gorges de l'Ardèche : toute la moitié sud du canyon est sur son territoire. Le village qui, vu de l'Ardèche côté nord, est en raide surplomb sur la rivière, se trouve en fait dans une légère combe, sur une faille propice aux sources ou résurgences - d'où son nom qui rappelle l'eau, aigo. Une étroite paroi calcaire verticale exhausse le bord de la falaise et a permis l'installation précoce d'une forteresse (restes de donjon et de tour des XIe et XIIe siècles dominant au sud le village, au nord toute la perspective de fin de l'Ardèche jusqu'au Rhône et au Mont Ventoux).
Le reste du terroir est composé d'alluvions anciennes, souvent caillouteux, propice au vignoble et à l'olivier, avec le vallonnement du ruisseau ou vallat d'Aiguèze au lit partiellement asséché (moulin ancestral de la Roquette).
Perché sur la falaise qui domine l'Ardèche à la fin de ses gorges, la forteresse d'Aiguèze (XIe-XIIe siècle) évoque les rivalités entre les barons d'Aiguèze, vassaux des comtes de Toulouse, et les comtes-évêques de Viviers. La concurrence entre ces deux grands seigneurs se termine lors de la croisade contre les Albigeois et la victoire du roi de France allié au Pape.
Lors de la Guerre de Cent Ans, la région est régulièrement ravagée par les grandes compagnies (soldats déserteurs et bandits de grand chemin) : c'est la période des Jacqueries. Dans la région, les Tuchins s'emparent de plusieurs cités, dont celle d'Aiguèze en enivrant la garnison. Le roi de France mobilise une véritable armée pour reprendre la forteresse qu'il détruit de fond en comble : en 1384, il reste neuf feux à Aiguèze, alors qu'aux temps de sa splendeur 500 hommes d'armes et plus d'un millier de personnes y vivaient. Aiguèze ne s'en remettra jamais.
Dans la deuxième moitié du XVe siècle, la population est partiellement revenue. Un hôpital fortifié est construit. Au siècle suivant, l'église est agrandie (porche de 1552) et de nombreux bâtiments sont relevés. Dans bien des maisons, les rez-de-chaussées ont des voûtes romanes du XIe ou XIIe siècle, et les étages des fenêtres à meneaux Renaissance.
Le XIXe siècle est celui d'une relative prospérité agricole en polyculture et petit élevage. Une filature de soie s'installera sur la Roque surplombant l'Ardèche. À la fin du siècle, la crise du phylloxera anéantit le vignoble. Le début du XXe siècle a deux visages : Aiguèze paie un lourd tribut à la Grande Guerre : un tiers des hommes valides n'en reviennent pas. Mais grâce notamment au mécénat de Mgr Fuzet, archevêque de Rouen et enfant du pays, Aiguèze change tout en conservant son caractère médiéval : autour de 1915, plantation de platanes, aménagement du jeu de boules, rénovation de l'église (clocher octogonal devenu gothique, fresques néo-gothiques de la nef), restauration de l'Escalo, chemin qui descend du Castelas jusqu'à l'Ardèche où se dressent les ruines de Borian, un ancien hameau de pêcheurs. Depuis 1905, un pont suspendu au quartier de la Blanchisserie relie Aiguèze à Saint-Martin-d'Ardèche
Powerpoint de Nicole mis en vidéo par Jean Marc Coquelle
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