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Quelles relations entretient l'Egypte avec Israël et la Palestine ? Quelle est sa position dans le conflit qui déchire ces deux peuples depuis plusieurs décennies ? Géopoliticus t'éclaire sur ces questions 💡

Tensions historiques entre l'Egypte et la bande de Gaza
L’Egypte et la bande Gaza partagent une frontière commune de 12 km. Le point de passage de Rafah ouvre la bande de Gaza sur l’Egypte. Historiquement, l’Egypte et la bande de Gaza sont liées. Et leurs relations ont fréquemment été marquées par de fortes tensions.

• En 1948, après la proclamation de l’indépendance d’Israël, l’Egypte exerce une administration militaire sur la bande de Gaza de 1949 à 1967. 279 000 personnes y vivent en 1949, dont 197 000 déplacés gérés par l’Onu. Les Juifs ne sont pas autorisés à s’y installer ; les Arabes y sont apatrides.

• En mars 1979, l’Egypte est le premier État arabe à signer un traité de paix avec Israël, sans que les Palestiniens n’aient été consultés.
• L’Egypte participe au blocus de Gaza après 2006.

Ces tensions entre l’Egypte et la bande de Gaza sont aggravées par la défiance qui existe entre le régime égyptien et les Frères musulmans, dont le Hamas est l’émanation palestinienne.

Pourquoi l'Egypte refuse-t-elle d'accueillir les Palestiniens ?
La situation désastreuse de l’économie égyptienne renforce encore les préoccupations du Caire à l’égard de la situation à Gaza. Ils ne veulent pas avoir à gérer un afflux de réfugiés que crée la guerre dans cette zone. Conséquence : le 15 octobre 2023, la proposition du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, de l'installation de réfugiés gazaouis dans le Sinaï, se voit opposer un refus catégorique du Caire. La perspective d’une nouvelle Nakba, c’est-à-dire l’exil forcé de 750 000 palestiniens lors de la proclamation de l’Etat d’Israël en 1948, est inacceptable pour l’Egypte.
En dépit de l’horreur humanitaire de la situation à Gaza, c’est, depuis lors, cette ligne de fermeté qui est défendue par les responsables politiques égyptiens. C’est tout cela l’ambiguïté de l’Egypte. Depuis que la guerre entre Israël et le Hamas a repris le 7 octobre 2023, le Caire affirme publiquement son soutien au peuple du frère palestinien. Pourtant les dirigeants égyptiens ne veulent ni ne peuvent assumer la charge des Palestiniens sur leur territoire.

Une ambiguïté assumée pour asseoir son rôle de négociateur
Le gouvernent égyptien craint que le conflit déborde sur son territoire. Le 20 octobre 2023, le pouvoir a accordé son soutien à l’organisation de manifestations de solidarité avec Gaza ; soutien qu’il a vite retiré lorsque qu’elles se sont transformées en manifestations anti-gouvernementales. Parce qu’elle est concernée au premier chef, l’Egypte endosse donc un véritable rôle de négociateur dans les tractations et négociations qui existent depuis le mois d’octobre 2023 entre le Hamas et Israël (trêve entre les belligérants ; échange d'otages ; entrée d'aide humanitaire).
En effet, Le Caire possède une bonne connaissance des acteurs israéliens et palestiniens, ce qui constitue un indéniable atout. Ce rôle de négociateur est aussi un moyen pour l’Egypte de reconstituer son rôle d’acteur régional incontournable dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Un rôle qui avait beaucoup décru ces dernières années, au profit du Qatar.

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