JT: Nous voici au beau milieu d'une semaine intense pour le Vatican. 38 archevêques du monde sont venus à Rome pour une messe spéciale avec le pape, à l'occasion de la fête des saints Pierre et Paul. Un événement qui marque l'unité de l'Eglise, bien que cette année, le Vatican se soit retrouvé mêlé à une série d'affaires importantes au niveau international. C'est le sujet de notre Chronique aujourd'hui. Je suis John Thavis, rédacteur en chef du catholic News Service à Rome.CW: Et moi je suis Cindy Wooden, correspondante du CNS à Rome. Durant la Messe avec les nouveaux archevêques métropolitains, le pape a imposé à chacun d'entre eux une écharpe, que l'on appelle « pallium », un ornement liturgique confectionné avec la laine des agneaux bénis par Benoît XVI au début de l'année et qui symbolise le lien spécial qui les unit à l'évêque de Rome. Le pallium est aussi un symbole de leur ministère en tant que pasteur. Il est en effet posé sur les épaules pour évoquer l'image du Bon Pasteur sauvant la brebis égarée.JT: Parmi les 38 nouveaux archevêques, provenant de 26 pays, à avoir reçu le pallium, quatre venaient des Etats-Unis et du Canada, précisément de Cincinnati, Miami, Milwaukee et Saint-Boniface, Manitoba. Ces célébrations montrent que l'Église universelle fait cercle autour du pape. Et cette année, on sent que le pape a besoin de leur soutien moral. Le Vatican, en effet, a récemment été touché par une série de crises dans divers pays.CW: En effet, une incursion de la police dans les bureaux de l'Église belge a créé la stupeur au Vatican. La police, qui cherchait des preuves d'abus sexuels, est allée perquisitionner des bureaux et des appartements dans les environs de Bruxelles. Les évêques se trouvaient en réunion et ont été retenus pendant neuf heures. La police a aussi profané les tombes de deux cardinaux à la recherche, semble-t-il, de documents cachés, mais n'ont rien trouvé. Le pape a qualifié ces procédures de « surprenantes et déplorables ».JT: L'autre mauvaise nouvelle est que la cour suprême américaine a refusé de rejeter une plainte d'abus sexuel contre le Vatican. La plainte affirme en substance qu'un prêtre qui a commis des abus reste un employé du Vatican et que le Vatican est donc responsable. L'affaire devra être discutée devant la cour, mais le fait que le Vatican ne doive pas répondre est déjà insolite. Dans le passé, les autorités judiciaires américaines avaient dit que le Vatican disposait de l'immunité dans ces affaires.CW: Pendant ce temps-là, le Vatican s'est retrouvé mêlé à un scandale financier en Italie. Le cardinal Sepe qui fut quelques temps à la tête de la congrégation pour l'évangélisation des peuples, a été mis formellement sous enquête par les magistrats italiens. Il serait accusé d'avoir vendu un bien immobilier en dessous de sa valeur de marché à un ministre en échange de faveurs. Le cardinal a nié toute accusation, et bien que faire l'objet d'une enquête en Italie n'est pas comme « être accusé d'un crime », cela ne fait quand même pas bonne impression dans l'esprit populaire..JT: On ne saurait ignorer que Benoît XVI a tout fait pour qu'il y ait une meilleure transparence dans les opérations financières du Vatican et qu'il fut le principal artisan du renforcement des mesures du Vatican à l'égard de prêtres ayant commis des abus sexuels. Néanmoins il est aujourd'hui confronté à des problèmes qui dépassent les frontières mêmes de l'Eglise, qui relèvent du droit civil.CW: Certains se demandaient s'il aurait évoqué ces problèmes lors de la messe avec les archevêques et le pape a parlé des pouvoirs locaux, nationaux ou internationaux qui peuvent bloquer la mission de l'Eglise. Et il a dit aussi que ce qui nuit le plus à l'Eglise ce sont ses faiblesses spirituelles, c'est-à-dire quand la foi et le témoignage de ses membres sont affaiblis. Catholic News Service
