June Anderson sings "Toi que j'implore" from Spontini's opera LA VESTALE, Michel Plasson conducts, Orchestre du Capitole de Toulouse, 1989
JULIA
[Air]
Toi que j'implore avec effroi,
Redoutable déesse,
Que ta malheureuse prêtresse
Obtienne grâce devant toi.
Tu vois mes mortelles alarmes,
Mon trouble, mes combats, mes remords, ma douleur;
Laisse-toi fléchir par mes larmes,
Étouffe ma funeste ardeur.
Sur cet autel sacré, que ma douleur assiège,
Je porte en frémissant une main sacrilège.
Mon aspect odieux
Fait pâlir la flamme immortelle:
Vesta ne reçoit point mes voeux,
Et je sens que son bras me repousse loin d'elle.
Eh bien! fils de Vénus, à tes voeux je me rends!
Où vais-je? ô ciel! quel délire
S'est emparé de tous mes sens!...
Un pouvoir invincible à ma perte conspire;
Il m'entraîne, il me presse... Arrête, il en est temps!
La mort est sous tes pas, la foudre est sur ta tête
Licinius est là... je puis le revoir,
L'entendre, lui parler; et la crainte m'arrête!...
Non, je n'hésite plus; l'amour, le désespoir,
Usurpent dans mon coeur une entière puissance.
[Air]
Impitoyables dieux!
Suspendez la vengeance!
Que le bienfait de sa présence
Enchante un seul moment ces lieux,
Et Julia, soumise à votre loi sévère,
Abandonne à votre colère
Le reste infortuné de ses jours odieux.
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