Version inédite, 2012
Tu es né dans une ville
qui respirait tant la douleur
la classe des petits-gens
exploitables et travailleurs
une génération perdue
pour qui la vie c'était la sueur
les docks, les mines, l'ennui...
le travail comme seul moteur
Comme toute ta famille
t'as du t'y mettre de bonne heure
on t'as pas trop vu à l'école
comme tous tes frères et soeurs
dans ce décor froid et austère
bordé de briques rouges et de misère
ton destin était tout tracé
bien que modeste et résigné
quand un nouveau gars débarquait
sois en sur, il était de suite adopté
un peu de chaleur, beaucoup d'amitié
donnait ce sentiment d'unité...
Dans ton quartier pas de parvenus
pas de paresse et pas d'éclats
juste le coeur de la jeunesse,
qui y croit et qui se bat
alors quand vient enfin l'week end
la fatigue n'existe pas
tu sors, tu bois et tu libères l'homme qui est en toi
mutations économiques, diktat de la politique
la crise, tu l'as vu venir, tu savais que t'allais subir
plus de boulot, c'est l'exode, et c'est ta ville qui se meurt
plus tard ci gît au cimetière, la classe des travailleurs
est-ce un mal ou est-ce un bien,
si aujourd'hui tu ne sais plus qui sont les tiens...
T'as décidé de ne plus te laisser faire,
qui sème la misère récolte la colère....
