Quels sont les enjeux de ce procès en appel des suicides à France Télécom ? Qu’attendent les parties civiles de ce second acte judiciaire ? Qu’en est-il de la qualification de harcèlement moral institutionnel ? Telles ont les questions posées à Jean-Paul Teissonniere, avocat au sein du cabinet TTLA et Associés, qui défend le syndicat Sud PTT et plusieurs associations de victimes. En première instance, en décembre 2019, les anciens dirigeants de France Télécom, dont l'ex-PDG Didier Lombard, avaient été condamnés pour harcèlement moral à la suite d'une série de suicides de salariés. M. Lombard et l'ancien numéro 2 du groupe Louis-Pierre Wenès avaient été condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15 000 euros d'amende. France Télécom, devenue Orange, était quant à elle condamnée pour « harcèlement moral institutionnel ». Une première en France. L’entreprise n'a pas fait appel du jugement de première instance qui l'avait sanctionnée de l'amende maximum, 75 000 euros. L’ex-DRH, Olivier Barberot, qui avait aussi fait appel, s’est finalement désisté le 24 septembre dernier. Jusqu'au 1er juillet, Didier Lombard et Louis-Pierre Wenès comparaîtront devant la cour d'appel avec quatre autres ex-responsables de l'entreprise, sanctionnés eux de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende en première instance, pour complicité de harcèlement moral. Le procès en appel des suicides à France Télécom débute mercredi 11 mai.
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