Si les parcours des écrivains engagés que sont Erri De Luca et Alain Damasio sont très différents, leurs œuvres littéraires convergent en direction d’une même dénonciation de la violence sociale, qu’elle s’exerce à travers les rapports sociaux de production, les inégalités entre pays riches et pauvres, le contrôle normatif de l’État ou encore le technocapitalisme. De l’Italie à la France, la conscience politique d’Erri De Luca l’a porté à rejoindre les mouvements de la gauche militante, à enchaîner les métiers manuels et à participer à des actions humanitaires, en Yougoslavie et en Afrique. Il obtient le prix Femina en 2002 pour Montedidio, le Prix européen de littérature en 2013 pour Le tort du soldat et le Prix André Malraux de la fiction engagée 2020 pour Impossible. Son dernier ouvrage de poésie Aller simple suivi de L’hôte impénitent évoque notamment l’épopée tragique des migrants. Ses ouvrages sont publiés chez Gallimard. Lorsqu’il s’est lancé dans l’écriture, son projet était de prendre le contrepied d’Orwell. Et pourtant il y a, à n’en pas douter, quelque chose d’orwellien dans la littérature d’anticipation d’Alain Damasio. Ainsi de son premier ouvrage, La Zone du Dehors (Folio,1999), traitant des sociétés de contrôle dans l’espace démocratique. Ecrivain rare, il obtient trois fois le Grand Prix de l’Imaginaire. Avec Les furtifs (Folio), il touche aussi bien les lecteurs de science fiction que de littérature blanche, et une jeunesse qui se reconnaît dans ses prises de position politiques.
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