Dialogue d’une paléographe et d’un archéologue
2014
Production
Université Paris Diderot/Laboratoire SAPRAT (EPHE)
Réalisateur
Alain Monclin
Université Paris Diderot
Echanges entre deux chercheurs à partir des documents trouvés dans la synagogue de l’Oasis de Figuig (Maroc) lors des campagnes de fouilles menées par l’université Paris Diderot de 2007 à 2010. Ce dialogue permet de comprendre le rôle de la gueniza au sein de la communauté juive de Figuig mais aussi d’en saisir l’importance dans la tradition juive par le rôle que tient le sacré à travers les écrits.
Participants :
Judith Schlanger –Directeur d’études de SAPRAT (EPHE)
Jean-Pierre Vallat – Professeur émérite UMR ANHIMA - Paris Diderot
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Figuig
En octobre 2009, l’équipe d’hébraïsants de l’EPHE-SAPRAT a participé à la fouille menée depuis 2006 à Qsar Loudaghir à Figuig, Maroc, par l’équipe Phéacie, sous la direction de Jean-Pierre Vallat (Paris 7).
La fouille a été menée dans le quartier juif de Figuig (abandonné depuis les années 1950), et notamment dans la synagogue de la communauté. Les archéologues ont découvert une guenizah contenant de nombreux fragments de livres et documents, située sous le plancher de la salle de prière, ainsi qu’une banquette située dans la salle, produite d’un mélange de feuillets de livres avec de la terre et de la cire.
L’équipe de l’EPHE, dirigée par Judith Olszowy-Schlanger et composée de Silvia di Donato, Wissem Gueddich, Jesus de Prado Plumed et Gabriel Lacombe, était chargée d’étudier et conserver les écrits dégagés par les archéologues. 130 fragments de manuscrits et de nombreux feuillets de livres imprimés ont été étudiés et inventoriés au cours de cette recherche. Ils proviennent de livres liturgiques, ouvrages rabbiniques, amulettes et textes magiques et contiennent aussi des écrits de la pratique tels que des lettres privées, comptes et documents. Ces fragments sont une source unique pour l’histoire de la communauté de Figuig depuis le XIXe siècle jusqu’à sa disparition au début des années 1950. Une fois décrits et conservés, les écrits de la guenizah ont été confiés aux archives nationales marocaines.
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Pour en savoir plus :[ Ссылка ]
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Extrait / Dossier d inscription au patrimoine mondial de l humanité de Oasis de Figuig (2011)
Figuig est une oasis située dans la pointe sud orientale du Maroc à environ 400 km au Sud de la Méditerranée et à 7 km de la ville algérienne de Beni Ounif.
La société oasienne de Figuig a élaboré au fil du temps une architecture de terre spécifique traduisant matériellement les structures de son organisation et les pratiques sociales, culturelles et cultuelles, qui constituent un patrimoine immatériel d'une grande importance. Ainsi, Figuig est une oasis qui a conservé de son histoire des vestiges exceptionnels qui représentent aujourd'hui, des richesses patrimoniales matérielles ; architecturales et archéologiques importantes : grandes murailles, remparts, tours de guets, mosquées, mausolées, canaux d'irrigations... sans oublier les gravures rupestres citées précédemment. Mais ce patrimoine est également agro-environnemental, en témoignent les sources d'eau, qui sont à l'origine de l'établissement des ksour, des jardins étagés associés à la palmeraie et de son système d'irrigation.
L'oasis de Figuig se présente comme un ensemble cohérent, matériel et culturel, où existe une complémentarité entre l'architecture et l'organisation spatiale des ksour, la palmeraie et son système d'irrigation et toutes les pratiques sociales et culturelles. Cette configuration est accentuée par sa situation d'enclavement, générée par la fermeture de la frontière algérienne.
Ainsi les éléments à protéger se présentent comme suit :
Des édifices monumentaux ponctuels : les édifices remarquables tels que les mosquées, les cimetières, la synagogue, l'église Saint Anne, les marabouts, les portes, et les places.
L'architecture des ksour et son organisation urbaine : Constructions éphémères, vue qu'elles sont en perpétuelle reconstruction, mais qui représentent la trace et l'empreinte physique de l'organisation sociale et des pratiques culturelles. Ainsi, on ne peut concevoir la préservation de la forme architecturale et de l'organisation urbaine, sans la préservation des pratiques sociales.
La palmeraie en jardin étagé, avec une diversité de cultures et de variétés de palmiers, et son système d'irrigation : foggaras, bassins, échangeurs et canaux avec leurs savoir-faire et pratiques sociales constituent un ensemble étroitement imbriqué de patrimoine matériel et immatériel à préserver dans leur cohérence. .......
Document complet sur le site de l UNESCO / [ Ссылка ]
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