Crime terroriste, bavure ou manipulation des militaires algériens...Vingt ans après l'assassinat des sept moines français de Tibihrine, ils déplorent un blocage des investigations à Alger.
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, les sept moines sont enlevés dans leur monastère des hauteurs de Médéa, au sud d'Alger.
Dans un premier temps les soupçons se focalisent sur le GIA,
et un mois après l'enlèvement, l'organisation armée fait connaître une première revendication et son chef, Djamel Zitouni, propose un échange de prisonniers
Pourtant le 23 mai, un communiqué affirme qu'ils ont été tués le 21 mai. Et quelques jours plus tard, les autorités algériennes annoncent avoir retrouvé « les cadavres ».
Dans un premier temps, alors que l'Algérie est en pleine décennie noire, c'est la version d'un rapt sanglant des islamistes qui est privilégiée. Mais un premier doute intervient lorsque le père Armand Veilleux, qui demandait à reconnaître les corps, ne découvre que des têtes dans les cercueils.
Un ex-militaire algérien, Abdelkader Tigha, relance l'affaire en 2002 lorsqu'il annonce que le GIA a agi sur ordre de l'armée et que son chef, Djamel Zitouni tué en 1996, était un agent double.
En 2004, une enquête judiciaire est ouverte à Paris, mais ce n'est que 10 ans après en octobre 2014, que les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux se rendent en Algérie avec une équipe d'experts.
Leurs objectifs, exhumer et autopsier les têtes des moines, dont les corps n'ont jamais été retrouvés. Des prélèvements sont alors effectués sur place, mais Alger refuse que les juges et les experts français ne les rapportent en France, alors qu'ils pourraient livrer des indications cruciales sur la mort des moines.
Un blocage algérien qui se poursuit encore aujourd'hui et qui suscite la colère de l'avocat des familles, Patrick Baudoin qui a envoyé une lettre au président français François Hollande pour lui demander de débloquer l'enquête.
Seules certitudes dans cette affaire, il n'y avait pas de trace de balles sur les têtes des moines qui présentent bien des signes de décapitation post mortem.
Mais selon les experts français, ils ont vraisemblablement été tués un mois avant l'annonce officielle de leur mort.
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