Une étude sur des fossiles retrouvés en Chine montre que ces « hommes » datés de - 14 000 ans ne ressemblent à aucune espèce connue à ce jour. Ils ouvrent de nouvelles perspectives sur l'évolution récente et le peuplement de l'homme en Asie.
Ce sont des équipes australiennes et chinoises qui ont travaillé à l'étude des restes fossilisés de crânes et de dents, les plus récents jamais découverts dans la partie continentale de l'est de l'Asie. Les études ont été publiées dans la revue PLOS'One.
Les quatre individus, qui semblent être de la même espèce, présentent des caractéristiques différentes de celles dHomo sapiens et de ses ancêtres connus.
En particulier, au niveau du crâne, les os sont épais, les arcades sourcilières proéminentes, la face est plate et courte et on remarque une absence totale de menton. Ce mixage de caractéristiques entre les ancêtres de l'homme et notre espèce (Homo sapiens) montre que les fossiles appartiennent à une espèce inconnue jusqu'alors.
Pour Darren Curnoe (Université de New South Wales, Sydney) le fossile (de Longlin) est « anatomiquement unique parmi tous les membres de l'évolution humaine ». Il rajoute que « le crâne présente une mosaïque inhabituelle de caractéristiques primitives comme celles observées chez nos ancêtres des centaines de milliers d'années auparavant, avec quelques traits modernes semblables à l'humanité actuelle ».
Pour Chris Stringer (Natural History Museum of London), « il y a d'autres interprétations possibles. Les caractéristiques primitives des hommes de la grotte du Cerf Rouge pourraient suggérer qu'ils sont liés aux hommes de Denisovan, dont on a retrouvé l'ADN à partir d'un os de doigt et d'une dent mis à jour dans une grotte en Sibérie ».
Il rajoute, « nous savons que les Denisovans vivaient en Asie, et, à partir d'une analyse de l'ADN, qu'ils s'étaient mélangés avec nos ancêtres directs. Les homme de la grotte du Cerf Rouge pourraient être le produit de cette mixité".
En une dizaine d'années, l'Asie a été le lieu de plusieurs découvertes d'hominidés. On peut citer en plus des Hommes de Dénisova, l'Homo floresiensis vieux de 17 000 ans surnommé le Hobbit. Cet hominidé fait toujours l'objet d'une controverse sur son statut d'espèce particulière.
Pour le futur, si cela est réalisable, une étude de l'ADN de ces nouveaux hommes de Chine pourra permettre de trancher sur leur origine mais aussi, de manière plus générale, sur l'évolution de l'homme en Asie.
Sources :
NewScientist
Science Daily
PlosOne
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