Ode aux femmes
Sur la montagne, sur la lisière, à l’orée de la vallée
Dans les champs d’hiver tel un souvenir d’hier,
Elle chante sa timidité en faisant des allées
Et venues sur les sillons, une dame toute fière
De mon grand village, dans ces bras que j’ai dévalés,
une rose qui sillonne, bohémienne, la rivière,
Vêtue d’une liberté et d’une féminité avalées,
Sur la colline verte, dans la misère, sur une ravière.
Dans le jardin d’Eden, entre une rebelle sansévière,
Et sur la montagne, j’écris mes vieux visages,
Derrière ces ruines et ces sourires d’enfants,
Une femme qui peinture dans ce beau paysage
Un sens d’une réponse inédite, d’un air étouffant.
La femme de ma ville a les cheveux frais comme les citrons
qui glissent lisses entre les nuées grises, l’essence, les balcons,
les murs de Renaissance, les cafés où la nostalgie danse
elle porte des chemises et un sac à main dernier cri
Cette femme active a l’élégance qui parfois rit
la femme d’Annecy n’a pas oublié le parfum des chenilles
elle grimpe de temps en temps sur l’écrin des montagnes
contemplant les solaires jonquilles solitaire ou en famille
mais la plupart du temps sa vie elle la gagne
Elle est une lycéenne fine, souple tige tranquille
dont la poitrine se soulève jusqu’aux glaciers,
chaudement enveloppée par le lac et une pensée qui brille
dont le souffle murmure comme une fleur caressée
et les pieds se balancent dans une féminité déjà perchée
Ayant offert son âme à la maternité une pomme généreuse
son homme sous l’arche des soirs vient la croquer
une perle de lait à son sein et elle s’est parfumée
je la voyais faire son sport derrière sa poussette précieuse
L’ennui, Etto , Etto, femme qui porte un sac à ouvrage,
Elle a des yeux qui parlent, le chien aboie et la louve rage,
Dans mon village, Etto est un arc-en-ciel, un vers et l’épopée
Des poètes libres qui chantent l’amour, Ahidous et Timnadins
Des petites roses et fleurs qui jouent avec leurs poupées,
Le vent doux bien nommé qui chante au rythme des Tighratins
Dans mon village, une jolie en foulard rose, elle fauche
Au bord de la vallée, de l’herbe pour les mules et moutons
Elle élague des épines en portant les feuilles de l’affouche
Accompagnée des abeilles, des you-you sur l’idéal des cotons
On s’élance, on chante, de la ville et du village,
femme tu es toujours dame à l’âme-coquillage
Tu te relèves des mers et remues mes vers sages,
enchantes les yeux qui savent relire et voir
Vénus a pris de ton image bénie tout le courage,
les bougies ton ardeur patiente tel un encensoir
Tes mots, tes cheveux embaument tous nos soirs,
tes caresses sensibles savent chasser les nuages
Tes courbes, tes paupières avec ou sans maquillage
viendront peu à peu du ciel faire la douceur choir
Quel enchantement fou, Femme, notre nouveau soir
peuplé d’un soleil d’ange, un regard qui s’arrange
*
Co-écriture: Essaid Manssouri et Marine Rose
« D’un bord à l’autre de la rose méditerranéenne »
Le recueil est disponible à la vente sur le site des éditions Stellamaris, en commande dans toutes les librairies et sur quelques librairies en ligne dont Amazon
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Etto: le nom d’une vieille femme mais ici le poète l’utilise aussi comme symbole pour toutes les femmes berbères
Ahidous et Timnadins: chants folkloriques que les femmes chantent quand elles travaillent ou discutent de l’amour
Tighratins: ce sont des you you que les femmes poussent pour exprimer soit de la joie soit de la tristesse
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