La manufacture des toile de Lin
Les cloches de Loudéac résonnent. Jean est agenouillé près du cercueil de sa femme, sa tristesse est immense. Le cortège se met en mouvement, faisant entrer lentement le cercueil au cœur de l’église.
Tout en marchant, les souvenirs refont surface.
Tisser du lin, c’était son métier et sa passion. Elle passait ses journées à la fabrique, au rythme des métiers à tisser.
A la fin de la journée elle avait la satisfaction du travail accompli en voyant ces magnifiques étoles prêtes à partir vers les colonies espagnoles.
Mais le travail était dur, répétitif, harassant. Satanés machines se dit Jean, elles auront eu sa peau. Il sent la colère montée en lui, jusqu’à jaillir dans un cri de révolte.
De retour chez lui, Jean retrouve la dernière toile fabriquée par sa femme et se laisse réconforter par la douceur du morceau de tissu. Sortant de sa torpeur, il décide de rendre un dernier hommage à sa femme pour qu’au moins sa mort ne soit pas vaine !
Il part déterminé et plein d’énergie vers la mer, pour livrer cette toile aux colonies espagnoles. Il en est sûr, cette toile fabriquera les plus beaux vêtements et réchauffera les cœurs les plus ardents !
