Au-delà du silence et du déni : l'association l'enfance libre propose un Forum sur les violences sexuelles sur mineurs
En France, 165 000 enfants sont victimes chaque année de viols et de violences sexuelles.
1 enfant sur 5 est victime de violences sexuelles.
Dans une classe de CM de 30 enfants, en moyenne 3 à 5 enfants sont victimes d’abus sexuels au sein de leur famille.
Les victimes sont nombreuses et la plupart du temps silencieuses. C’est peut-être vous, moi, lui ou elle.
Du 30 octobre au 20 novembre, de 20h à 22h, le forum des violences sexuelles sur mineurs lance le premier volet d’une série en quatre temps sur la pédocriminalité.
Réalisée par Manuèle Lang, journaliste, et par Ophélie Perrin, thérapeute, cette première série d’interviews donnera la parole à des victimes qui ont fait de leur vécu leur combat, à des professionnels de la protection de l’enfance ainsi qu’à des chercheurs.
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Eva Thomas est née en 1942 dans un village normand.
En 1985 elle crée l’association SOS Inceste à Grenoble. En septembre 1986, elle participe à une émission des Dossiers de l’écran sur l’inceste et y présente son récit d’inceste « Le viol du silence ».Elle témoigne à visage découvert pour dénoncer ces crimes cachés au sein des familles et tenter de libérer la parole des victimes bâillonnées par l’hypocrisie et le déni de la société de cette époque. Suite à une importante médiatisation d’autres victimes prennent la parole dans les médias et de nouvelles associations se créent. Lentement la société prend conscience de la gravité des conséquences de ces violences sexuelles sur des enfants et le discours laxiste et tolérant des années 1970 ,1980 autour de la pédophilie va enfin changer.
Mais en 1989 le père de Claudine, qui a témoigné sur TF1 lors de l’émission Médiations animée par François de Closet, porte plainte en diffamation et un procès a lieu à St Brieuc. Claudine est condamnée. Eva Thomas qui a été entendue au procès comme témoin pour dire que » c’est parler pour ne pas mourir et qu’une personne violée doit pouvoir dire son histoire pour l’assumer et vivre dans la vérité »
Suite à ce verdict inique, Eva s’effondre physiquement et retrouvera la santé en obtenant de la justice un changement de prénom. En 1992 elle écrit le récit de son expérience dans son deuxième livre « Le sang des mots »( les victimes, l’inceste et la loi.)editions Mentha. Elle y transmet tout le travail de réflexion collective réalisé à l’association SOS Inceste depuis sa création.
Pendant vingt ans Eva Thomas quitte le combat qui est bien lancé pour vivre sa vie sereinement.
En 2004, nouvelle parution du « Sang des mots » aux éditions Desclée de Brouwer et reprise de son engagement pour créer une proposition d’une loi spécifique aux mineurs qui protège réellement les mineurs des agressions sexuelles. L’âge de l’enfant et son lien à l’agresseur deviennent constitutifs du crime. On ne parle plus jamais de consentement de l’enfant qui ne peut consentir à une si grande violence qui le met en état de sidération.
Le procès d’Outreau a ruiné nos espoirs de voir aboutir cette proposition de loi. Depuis 2014,nous tentons de rencontrer des députés, sénateurs, Ministres pour faire aboutir cette proposition de loi.
Maintenant, de nombreuses associations et personnalités réclament cette même loi de protection spécifique des mineurs.
